Poésie videoludique - Okami

Les blogs sur le Japon pullulent, et je me suis longuement demandé si cela valait la peine que je me lance. Après tout, c'est sur le net que j'apprends la plupart de ce que je sais. Cependant, c'est en lisant un blog en particulier que l'idée à fini par germer et venir au jour.

Je vous parle du blog d' Expérience Japon.
Sur ce blog, l'auteur raconte son voyage au Japon, et parle en détail d'un jeu qui me passionne : Okami. Il en parle d'une telle façon, que je me suis dit "moi aussi je veux parler de ce qui me passionne à ma façon, et partager l'univers que je me suis construit".
C'est ainsi qu'est né "Le Japon de Saksha".

Okami

Okami est une petite merveille videoludique, parue en 2006 sur Playstation 2 puis porté sur la Wii (c'est cette dernière version que je connais).
Ce jeu video est un véritable poème pictural qui vous transporte dans le japon médiéval au travers d'une très riche retranscription de sa mythologie. Les graphismes évoquent les estampes japonaises, et vous plongent dans une ambiance quasi-féérique, pour vivre une aventure palpitante et passionnante.

On y incarne l'héroine, Amaterasu. Amaterasu, ou Ôkami* Amaterasu est la déesse (ou Kami) du Soleil dans la religion du Shinto : elle est considérée comme l'ancêtre des Empereurs du Japon et la mère nourricière et fondatrice de l'Empire (explications à venir dans un billet dédié). C'est donc un personnage lourd de sens, et c'est dans la peau d'une louve, réincarnation d'Amaterasu, que nous allons devoir "nettoyer" le monde des démons et rendre sa splendeur à la nature pour rétablir l'équilibre de la vie, avec l'aide des différentes divinités, les Kamis, qui peuplent le monde. Tout un programme, non ?

Le jeu est littéralement truffé de références aux traditions religieuses et aux contes japonais, ce que le blog d' Expérience Japon nous fait découvrir admirablement. De nombreux personnages que l'on croise sont ainsi directement inspirés de contes que tous les japonais connaissent, comme nous connaissons le Chaperon Rouge ou encore le Petit Poucet.

Je vous avouerai que je n'ai jamais été très loin dans le jeu, d'une part parce que je ne suis pas une joueuse acharnée, et d'autre part parce que je prends tellement de plaisir à regarder les graphismes et les décors du jeu qu'il m'arrive parfois d'oublier ... de jouer !

Et c'est dommage ! Car le système de jeu en lui-même vaut déjà largement le détour. En effet, non contente de mordiller et de griffer ses adversaires, Amaterasu pourra également faire usage du Pinceau Céleste pour surmonter les obstacles qui barreront sa route, illuminer le ciel d'un soleil tout neuf, refaire fleurir les arbres ou encore découper/électrocuter/noyer ses ennemis sous ses foudres divines. Oui ! Tout ce pouvoir est au bout de votre wii-mote, et c'est par cette prouesse technique et ludique que le joueur se retrouve en train de redessiner le soleil, ou de distribuer des mandales à grands coups de pinceau. Vous êtes partie intégrante de ce magnifique tableau qui se déroule devant vous au fil des décors. Jouissif !

L'usage du Pinceau Céleste peut permettre de détruire des obstacles...

...ou de faire refleurir les arbres protecteurs.

Il serait injuste d'oublier de mentionner l'humour omniprésent et savoureux dont ce titre est parsemé, et qui nous rend les personnages d'autant plus attachants et l'histoire d'autant plus immersive (attendez de voir la danse de Papy Mandarine !)
Vous l'aurez compris, c'est pour moi un énorme coup de foudre, que je conseille très vivement à tous les possesseurs de Wii en quête d'un petit bijou à ajouter à leur collection.

*Ôkami est un mot japonais composé de "ô", qui est une marque de respect, et de "kami", qui désigne les entités divines dans la religion Shinto.